Cheyne Editeur, 2006 – Collection verte
Ce n’était pas prévu toi qui viens. Tu te mets là
sous mes yeux, tu ne bouges pas, tu picores,
tu dévores. Je ne fais aucun geste pour sortir.
Tu t’installes contre, des images de main qui frôle,
De bouche qui approche. Je ne te toucherai pas
d’abord. Ma peau est plus fragile qu’avant.
***
Pouvons-nous asseoir, c’est-à-dire avant la dispute,
vous sur le lit, une position à définir, moi sur la
chaise, comme une chaise. Rien n’est précis dans
le ton de la voix. J’emploie des expressions faites
déjà vues de sorte que le paysage reste. Vous êtes
occupé à choisir les arbres le plus forts. Vous sur
le lit en train de remuer les obstacles, moi sur la
chaise, comme une chaise. Petits feux de camp
jusque fracas d’obus.
***
Demain j’irai sous les bananiers en plastique de
la galerie marchande, je séduirai quelques singes.
Je dois rire, oui je dois fou rire. Où est mon
domaine. Je perds du poids, c’est une bonne nou-
velle. Je cherche une petite maison petite pour
sortir de la maison. On avait pensé à tout, on avait
beaucoup envie. Le lit a bien servi bien bien.
D’abord tous les soirs, tous les après-midi des
vacances puis tous les deux soirs puis en peu
moins, encore un peu moins, après je ne me
souviens pas.
***
Quand je choisi le moment le plus beau, c’est
toujours un homme. Quand je choisis le moment
le plus dur, c’est toujours un homme. Entre le
moment le plus beau et le moment le plus dur
curieusement l’homme va et vient.
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